Cette tendance se dessine déjà depuis plusieurs années mais se confirme désormais : les diplômes n’ont plus la côte auprès des entreprises.

Vers une perte de vitesse des diplômes dans les process de recrutement

Ce mouvement a été initié par les grandes entreprises internationales, notamment dans les domaines des nouvelles technologies. Les précurseurs sont Google et IBM qui, désormais, ne font plus de l’absence de diplôme un frein à l’embauche. Au contraire, dans certains corps de métier, une formation sur le terrain ou en autodidacte semble être un facteur de réussite ayant notamment permis au candidat de développer certaines compétences qui ne s’apprennent pas sur les bancs de l’école.

Les entreprises françaises semblent d’ailleurs suivre le mouvement. En effet, selon une enquête publiée par Pôle Emploi en 2018, 59% des employeurs considèrent que « le diplôme n’est pas un critère essentiel ». Plus encore, pour 60% d’entre eux, les compétences comportementales sont « plus importantes que les compétences techniques ».

Les compétences d’abord !

Les compétences  techniques et comportementales (ou soft skills) ont donc le vent en poupe. Ces dernières sont désormais les premiers critères recherchés lorsqu’un organisme initie un recrutement interne ou externe.

Mais qu’est-ce qui se cache derrière ces fameuses soft skills ? Pôle Emploi repère notamment que les recruteurs citent la capacité d’adaptation, la capacité à s’organiser et l’autonomie comme faisant partie de leurs critères de sélection. Il s’agit finalement de savoir-être. Ce type de compétences prend de plus en plus de place dans les processus de recrutement, les employeurs prenant conscience petit à petit que les connaissances et le savoir-faire ne font pas tout.

En effet,  certaines capacités relationnelles et émotionnelles sont particulièrement recherchées puisqu’elles sont les conditions sine qua non d’une bonne intégration au sein d’une équipe et d’une culture d’entreprise. Il convient donc de se questionner sur les caractéristiques que doit présenter un candidat pour convenir au mieux à l’organisation qu’il rejoindra et à son fonctionnement pour limiter les échecs de recrutement et un turn-over trop important.

Ces observations rejoignent d’ailleurs le concept d’intelligence multiple qui fait bouger les lignes des codes RH actuellement (lire notre article à ce sujet).

Les diplômes n’ont-ils plus de valeur ?

Cela veut-il dire qu’un diplôme de grande école ne vaut plus rien ? Evidemment non, la réputation des grands établissements est toujours intacte. Toutefois, cette tendance nous montre que le diplôme n’est plus une condition à l’embauche (sauf pour les métiers réglementés) mais un « plus », et que la personnalité, l’expérience, la motivation et les compétences (notamment sa capacité à désapprendre, apprendre sans cesse) du candidat sont désormais les variables les plus importantes lors d’un processus de recrutement ou d’une mobilité interne. De plus, il sera de plus en plus fréquent de  recruter pour les soft skills et de former les recrues en interne ou en externe (via une grande école ou une université) pour qu’elles puissent acquérir les compétences techniques ou sectorielles.